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Malgré des initiatives encourageantes dans le secteur agricole, le Sénégal n’a pas encore réussi à déclencher sa révolution agricole. Malgré les efforts consacrés au riz, la vitalité du maraîchage et les projets d’agropoles, l’agriculture sénégalaise continue de faire face à des défis majeurs, tels que l’accès au crédit et la structuration insuffisante des filières. Cet article explore les raisons de cette situation et examine les solutions prometteuses qui émergent.

1. Des initiatives prometteuses : Le Sénégal a vu une multiplication des projets de maraîchage visant à produire des cultures telles que les tomates, les haricots verts et les piments. De plus, les premières récoltes de blé local cultivé aux abords de Dakar par l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) ont eu lieu. Ces initiatives montrent que l’agriculture sénégalaise est dynamique.

2. L’innovation entrepreneuriale : Un exemple de cette innovation est la start-up sénégalaise Afrikamart, cofondée en 2019 par les frères Diouf. Cette entreprise a pour objectif de numériser l’ensemble de la chaîne de valeur agricole en reliant les petits producteurs aux commerçants des marchés urbains. Cela contribue à résoudre les problèmes liés aux pertes post-récoltes, à la logistique défaillante et aux intermédiaires spéculatifs.

3. L’importance de la souveraineté alimentaire : La crise du Covid-19 et les récents événements mondiaux, comme la guerre en Ukraine, ont souligné l’importance de la souveraineté alimentaire en Afrique. Malgré quelques avancées, le continent demeure dépendant des importations alimentaires, ce qui entraîne des coûts élevés et des risques d’approvisionnement. La nécessité de produire localement est cruciale pour réduire cette dépendance.

4. Réformer la fiscalité : L’adoption d’une fiscalité favorable aux producteurs et transformateurs locaux est essentielle. Le Sénégal a réussi à stimuler sa filière locale de poulet en taxant fortement les importations, ce qui a renforcé l’industrie nationale. L’harmonisation des politiques fiscales entre les pays voisins est également nécessaire pour éviter les distorsions commerciales.

5. Accès à l’électricité : L’accès à l’énergie et son coût demeurent des obstacles majeurs pour les projets agricoles en Afrique. Investir dans des sources d’énergie renouvelable, telles que le solaire et l’éolien, peut contribuer à résoudre ce problème. Cependant, l’amélioration des infrastructures de transport, de la logistique et de la chaîne du froid est également essentielle pour réduire les pertes post-récoltes.

6. Libérer le financement : Le financement des activités agricoles reste un défi, mais des progrès sont en cours. Les banques commerciales adaptent leurs offres aux acteurs agricoles, et de nouvelles sources de financement émergent, notamment la microfinance et les fintechs. La collaboration entre les pouvoirs publics et le secteur privé est cruciale pour partager les risques et faciliter l’accès au financement.

7. Montée en compétences : La formation des acteurs agricoles est indispensable pour améliorer la productivité. Les connaissances en matière d’utilisation d’engrais, de techniques d’irrigation, de résilience face au changement climatique et de normes sanitaires sont essentielles. La formation des professionnels sur l’ensemble de la chaîne, y compris les ingénieurs agronomes, les experts en sécurité alimentaire et les logisticiens, est cruciale pour le succès de l’agriculture africaine.

Conclusion : Le Sénégal et d’autres pays africains font face à des défis importants pour déclencher leur révolution agricole. Cependant, des initiatives innovantes, des réformes fiscales, des investissements dans l’énergie, des solutions de financement et des programmes de formation sont en train de changer la donne. La combinaison de politiques publiques et d’investissements privés est essentielle pour réaliser la transformation tant attendue du secteur agricole en Afrique.

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Écrit : par Ousmane COLY

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