Depuis quelques années, la Côte d’Ivoire fait sensation sur le marché mondial de la noix de cajou en devenant le deuxième plus grand exportateur au monde, dépassant ainsi l’Inde. Cette ascension fulgurante a été marquée par une croissance spectaculaire des exportations, qui a propulsé le pays africain vers une position de leadership sur la scène internationale.

En 2020, la Côte d’Ivoire a déjà réussi à surpasser le Brésil en termes d’exportations de noix de cajou, et depuis lors, elle ne cesse de gravir les échelons. Au cours des trois derniers mois, le pays est devenu le deuxième fournisseur mondial de noix de cajou décortiquées, avec des ventes mensuelles dépassant les 5 000 tonnes, soit l’équivalent de sa production annuelle en 2015, selon le bulletin d’informations agricoles N’Kalo.

Cette réussite est le résultat d’une politique incitative visant à encourager la transformation locale de la noix de cajou. En 2022, le pays a transformé 22% de sa production, ce qui lui a permis de se hisser à la deuxième place des exportateurs mondiaux, dépassant ainsi l’Inde, dont les exportations mensuelles stagnent depuis un an et demi.

Pierre Ricau, chef analyste pour le service d’informations agricoles N’Kalo, estime que la Côte d’Ivoire est en train d’établir une tendance durable sur le marché, car l’Inde se concentre de plus en plus sur son marché intérieur, plus rentable. Toutefois, malgré ses performances impressionnantes, la Côte d’Ivoire n’a atteint que 11% de la capacité de transformation du leader mondial, le Vietnam.

Pour Pierre Ricau, l’objectif n’est pas de rattraper le Vietnam, mais de continuer à augmenter la capacité de transformation en Côte d’Ivoire pour créer davantage d’emplois. Cette tendance positive profite également à d’autres pays ouest-africains, comme le Nigeria et la Guinée-Bissau, où la demande pour les noix de cajou est en hausse.

En ce qui concerne le Sénégal, bien qu’il ait connu une croissance notable de ses exportations de noix de cajou de 12 000 tonnes en 2006 à 50 000 tonnes en 2011, soit 7% de la production africaine, il n’a pas encore épuisé son potentiel de production estimé à 80 000 tonnes par an. L’Inde demeure le principal pays de destination des noix de cajou sénégalaises.

L’intervention de plusieurs acteurs dans l’amélioration de la qualité et l’adoption de nouvelles techniques de production et de vente, notamment grâce à l’USAID/PCE, ont contribué à cette progression significative des exportations sénégalaises. Cette réussite montre l’importance de soutenir la filière de la noix de cajou dans la région de Ziguinchor.

Alors que la Côte d’Ivoire continue de briller sur la scène mondiale des exportations de noix de cajou, l’ensemble de l’industrie de la noix de cajou en Afrique de l’Ouest semble en plein essor, avec des perspectives de croissance prometteuses pour les années à venir.

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Écrit : par Ousmane COLY

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