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Les Multiples Candidatures à la Présidentielle Sénégalaise. Une Réflexion sur l’Évolution de la Fonction Présidentielle et les Défis du Parrainage

L’élection présidentielle au Sénégal est en effervescence, et la question qui brûle les lèvres de nombreux observateurs politiques est la suivante : pourquoi tant de candidats à la candidature ? Avec un impressionnant total de 126 aspirants présidentiels ayant soumis leurs mandataires et retiré des fiches de parrainages à la Direction générale des élections (DGE), la scène politique sénégalaise ressemble à une arène bondée de concurrents.

Le système de parrainages a récemment été expliqué aux candidats lors d’une séance d’information, laissant transparaître une réalité intrigante : la fonction présidentielle semble de plus en plus accessible à de multiples acteurs. Cependant, est-ce que cette profusion de candidatures affaiblit véritablement la fonction présidentielle elle-même ?

Selon certains experts politiques, il est clair qu’il y a eu un affaiblissement, mais cela concerne davantage le décorum entourant la fonction présidentielle et le sentiment de toute-puissance. Les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall ont tous deux contribué à humaniser la fonction présidentielle, la rendant plus proche du peuple sénégalais. Cependant, cela ne signifie pas un déclin institutionnel réel ou un affaiblissement des pouvoirs présidentiels fondamentaux.

Ce changement peut être attribué à un monde de plus en plus complexe, marqué par des interactions multidirectionnelles et la globalisation. Cela a pu donner l’impression que le président ne contrôlait plus aussi fermement les rouages de la société, mais la base institutionnelle reste solide.

En revanche, une réalité indéniable est la réduction de la distance entre le président et les citoyens. Cette proximité, ou du moins cette illusion de proximité, a suscité chez certains élus et citoyens l’idée qu’ils pourraient aspirer à la présidence. Cette tendance est observée dans de nombreuses démocraties, où les dirigeants politiques cherchent à se montrer comme de simples citoyens parmi d’autres.

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Alors que l’on compare les présidences de Léopold S. Senghor et d’Abdou Diouf à celles d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall, on remarque une évolution marquée vers une présidence plus terre à terre et moins solennelle. Cela reflète une tendance internationale où les dirigeants politiques cherchent à se présenter comme des membres ordinaires de leur société.

Maintenant, se pose la question : ces nombreuses déclarations de candidature sont-elles une chance pour le débat politique en général ? L’analyse du parrainage suscite des réactions contradictoires. D’une part, elle témoigne de la vitalité démocratique des partis politiques qui ouvrent leurs processus de sélection de candidats à la société. D’autre part, certains estiment que le parrainage diminue le rôle des partis politiques et les prive de leur fonction essentielle, à savoir élaborer des programmes politiques et choisir des candidats pour les représenter.

Idéalement, les cercles de légitimité politique devraient s’élargir progressivement, mais la réalité est souvent plus complexe. Cela introduit une difficulté supplémentaire dans la gestion des attentes et des promesses de campagne par rapport aux réalisations futures.

Parmi les candidats, certains sont indiscutablement farfelus, tandis que d’autres cherchent simplement à affirmer leur existence sur la scène politique. Pour les candidats moins connus, le parrainage représente une opportunité précieuse, même s’ils ont peu de chances de passer devant le Conseil constitutionnel.

En fin de compte, le système de parrainage, notamment pour une élection présidentielle, offre une opportunité en or à de petits candidats désireux de se faire remarquer. Cependant, cela peut être risqué pour ceux qui n’ont pas le soutien d’un grand parti politique derrière eux.

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La règle des parrainages actuelle exige que les candidats recueillent des parrainages d’élus (y compris des députés), de représentants des collectivités territoriales (conseillers et maires) et de citoyens. Chacun doit atteindre le nombre requis selon sa préférence, ce qui ajoute une dimension intrigante à la compétition présidentielle sénégalaise.

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Écrit : par Ousmane COLY

TAGS: #Parrainages #Présidentielle2024 #K2mtv #Actualités

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