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La décision de l’ONU d’autoriser le Kenya à diriger une force multinationale armée en Haïti pour lutter contre la montée de la violence des gangs a suscité un débat passionné en raison des préoccupations concernant le bilan du Kenya en matière de droits humains.

Alors que la violence brutale des gangs en Haïti continue de faire des ravages, une force multinationale composée de 1 000 policiers kenyans est prête à intervenir dans le pays caribéen pour mettre fin aux meurtres, enlèvements et viols qui ont traumatisé la population haïtienne.

Cependant, les groupes de défense des droits humains, Amnesty International Kenya en tête, exhortent les États membres de l’ONU et la communauté internationale à prendre en compte les antécédents du Kenya en matière de droits humains avant de soutenir cette initiative. Ils soulignent que la police kenyane a souvent été critiquée pour sa réponse violente aux manifestations, avec des dizaines de civils tués lors de manifestations antigouvernementales en juillet de cette année. L’ONU elle-même avait exprimé sa préoccupation quant à la brutalité policière au Kenya lors de ces manifestations, faisant état de jusqu’à 23 morts.

Le ministre kenyan des Affaires étrangères, Alfred Mutua, a rejeté ces allégations de l’ONU, les qualifiant d’« inexactes », mais sans fournir de chiffres précis sur le nombre de décès.

Le Centre national de la société civile du Kenya s’oppose également au déploiement de la police kenyane en Haïti, l’accusant d’« exécutions extrajudiciaires ». Cette organisation a déclaré que la police kenyane était connue pour son utilisation excessive de la force et était responsable d’un grand nombre d’exécutions extrajudiciaires et d’exécutions arbitraires de manifestants lors des récentes manifestations antigouvernementales.

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Face à ces critiques, le président kenyan William Ruto a qualifié la décision de l’ONU de « tardive » mais d’« instrument essentiel » pour l’histoire des interventions internationales en Haïti. Il a affirmé que cette mission était un « devoir moral collectif » pour garantir la justice et la sécurité pour tous les peuples de toutes les nations. Le président Ruto a également souligné l’importance de l’amitié entre le Kenya et Haïti, évoquant le soutien reçu par le Kenya dans sa propre lutte contre le colonialisme.

La décision de permettre au Kenya de diriger cette mission en Haïti suscite donc des débats houleux, entre les préoccupations concernant les droits humains et le devoir moral de venir en aide à un pays en détresse. L’avenir de cette mission et son impact sur la situation en Haïti restent incertains, mais le débat sur le rôle du Kenya dans cette mission se poursuit.

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Écrit : par Ousmane COLY

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