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Nouvelle escalade en Éthiopie, une semaine après la reprise des combats. La capitale du Tigré, Mekele, a été à nouveau la cible de frappes aériennes dans la nuit de mardi à mercredi. Les autorités locales accusent l’armée éthiopienne qui n’a pas réagi.

C’est le directeur médical de l’hôpital Ayder qui a donné l’alerte hier soir en dénonçant une attaque de drones sur Mekele peu avant minuit. « Les victimes arrivent à l’hôpital », pouvait-on lire sur son compte Twitter.

Selon le porte-parole du TPLF, au moins trois bombes ont été lâchées et l’hôpital de Mekele figurerait parmi les cibles, accuse-t-il. D’autres sources locales assurent que les environs de cet hôpital ont été touchés, mais la nature exacte des cibles et des dégâts reste ce matin difficile à établir. Le TPLF assure en tout cas qu’il n’existe aucune cible militaire dans les environs, puisque après, le bombardement d’un jardin d’enfants à Mekele la semaine dernière, l’armée éthiopienne avait assuré qu’elle visait uniquement des cibles militaires.

Autre signe d’escalade, le gouvernement accuse de son côté les Tigréens d’avoir relancé une offensive en direction de la frontière avec le Soudan où des affrontements seraient en cours. Alors que depuis le début de la semaine, le TPLF a déjà progressé à l’extérieur des frontières du Tigré, en Amhara en direction de la ville-clé de Weldiya, ainsi qu’en région Afar.

L’Amhara en ébullition

Le climat se tend de plus en plus dans les villes alentours. Dans la cité de Lalibela, la « Jérusalem de l’Afrique » comme on l’appelle, il est désormais interdit de quitter la ville après sept heures du soir et avant six heures du matin. De même, il est interdit de circuler dans un véhicule. La maire de Lalibela, Tesfa Habte, a demandé aux habitants de se tenir « aux côtés » des forces de défense — l’armée, la police et les paramilitaires — contre les forces tigréennes qui, dit-elle, « commettent des violences » dans la zone.

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Il en est de même depuis mardi à Sekota, plus au centre, et dans les villes situées au sud sur la route où se déroulent les combats : Kombolcha, Debre Birhan, ainsi que, depuis dimanche, à Woldiya et Dessie, les deux villes les plus directement menacées à l’heure actuelle.

Ces mesures sont le signe d’une nervosité croissante dans la région de l’Amhara. Des mesures exceptionnelles ont également été prises pour restreindre les mouvements des déplacés internes, accueillis dans des camps provisoires. Les autorités municipales ont appelé les habitants à dénoncer les faits suspects. Les rassemblements sont interdits, y compris dans les lieux de divertissement. Bars et restaurants doivent fermer plus tôt et seuls les taxis sont autorisés à circuler.

RFI

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