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Au Texas, la nouvelle loi (SB8) interdit tout interruption volontaire (ou médicale) de grossesse après six semaines et autorise tout un chacun à poursuivre en justice une personne ou organisation qui enfreindrait cette loi. Une prime de 10 000 dollars est même offerte si le délit est confirmé par un tribunal. Cette loi entrée en vigueur ce 1er septembre est la plus restrictive des États-Unis sur l’avortement.

Au Texas, plus aucun avortement n’est autorisé une fois qu’un son est détecté dans le ventre d’une femme enceinte. Après six semaines, on peut entendre un battement de coeur, selon les anti-IVG. Une simple impulsion électrique, selon les défenseurs de l’avortement. Six semaines, un stade auquel bien des femmes ne savent même pas qu’elles sont enceintes.

L’unique solution légale est désormais de quitter l’État. L’avocat Pedro Gonzales a rejoint les féministes qui ont protesté ce mercredi au coeur de Houston : « C’est un jour triste. Même si je suis un homme, ça nous concerne tous. Ce n’est pas la fin, on va continuer à essayer de changer les choses », déclare-t-il au micro de notre correspondant à Houston, Thomas Harms.

Dans la journée, le président Joe Biden a parlé de loi scandaleuse et a jugé cette loi « radicale », qui « viole de manière flagrante le droit constitutionnel ». Il s’est engagé dans un communiqué à « protéger et à défendre le droit à l’avortement » instauré il y a 48 ans aux États-Unis.

Mais ce communiqué est loin d’être suffisant selon Poppy Northcutt, la présidente de l’organisation nationale des femmes, au Texas.

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« S’il veut aider, il doit faire passer les lois garantissant le droit de vote. Il existe un projet de loi qui limite les attaques contre le droit à l’avortement, il faut qu’il le fasse passer. Et la seule manière c’est d’empêcher l’obstruction des républicains au Congrès (permise par le “Filibuster”). »Quant à la Cour suprême des États-Unis, elle a offert une victoire majeure aux opposants à l’avortement dans la nuit de mercredi à jeudi, en refusant de suspendre la loi.  La haute juridiction, très divisée avec quatre de ses neuf juges opposés à la décision, ne se prononce pas sur la constitutionnalité de la loi, entrée en vigueur 24 heures plus tôt, mais invoque « des questions de procédures complexes et nouvelles ».

En attendant, les dernières cliniques qui conseillaient les femmes après six semaines sont restées ouvertes jusqu’à minuit mardi soir et des centaines de patientes ont pu en profiter avant que la loi SB8 n’entrent en vigueur. Quand d’autres sont restées dans la salle d’attente, espérant être déroutées vers d’autres États. Beaucoup de ces cliniques hésitent maintenant à rouvrir.

Source : Azactu