Dans un événement qui marquera l’histoire du Congrès américain, le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a été destitué de manière inédite lors d’un vote houleux au Congrès. Cette destitution survient au milieu de querelles fratricides au sein de son propre parti, marquant ainsi un tournant sans précédent dans la politique américaine.

Après un débat tendu entre conservateurs dans l’hémicycle, 216 élus ont voté pour destituer McCarthy, dont huit républicains, contre 210 qui s’y sont opposés. L’issue de ce vote a ouvert la porte à une période de turbulence à la chambre basse, alors que la sélection d’un remplaçant s’annonce complexe. Cette destitution est survenue après qu’un élu de la droite dure américaine, Matt Gaetz, a déposé une motion pour destituer le « speaker », bien qu’il soit membre du même parti politique.

Les raisons de cette destitution sont multiples. McCarthy a été critiqué pour avoir négocié avec les élus démocrates un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, ce qui a suscité l’opposition de nombreux conservateurs au sein de son parti. De plus, il est accusé d’avoir conclu un « accord secret » avec le président Joe Biden concernant un financement potentiel pour l’Ukraine, une décision vivement contestée par l’aile droite du Parti républicain, qui estime que ces fonds devraient être utilisés pour résoudre la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Malgré le soutien public de la majorité du groupe parlementaire de McCarthy, les partisans de l’ancien président Trump avaient un pouvoir considérable en raison de la mince majorité républicaine au sein de la Chambre, ce qui a finalement conduit à sa destitution.

Kevin McCarthy avait espéré que des calculs politiques et des concessions pourraient lui permettre de conserver son poste, mais ces efforts se sont avérés vains. Le chef démocrate Hakeem Jeffries a affirmé que c’était au Parti républicain de résoudre ses propres conflits internes.

La destitution de McCarthy a exposé les divisions profondes au sein du Parti républicain, avec des élus conservateurs se prononçant pour ou contre sa destitution lors du débat houleux à la Chambre.

Alors que le président McCarthy envisage peut-être un retour à son poste, cela ne sera pas sans risques. Sa première élection en tant que président avait été difficile, en raison de la mince majorité républicaine, et il avait dû faire d’importantes concessions pour y parvenir, y compris la possibilité pour tout élu de convoquer un vote pour sa destitution, une promesse qui s’est finalement retournée contre lui.

La destitution de McCarthy marque un tournant sans précédent dans la politique américaine, un événement qui n’avait pas eu lieu depuis plus d’un siècle aux États-Unis, et qui n’avait jamais vu un « speaker » destitué de son poste. La question qui se pose maintenant est de savoir quel avenir politique attend Kevin McCarthy dans ce paysage politique en constante évolution.

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Écrit : par Ousmane COLY

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