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Le climat politique en Égypte s’assombrit davantage à l’approche des élections présidentielles prévues au printemps 2024. Hicham Kassem, le leader de l’opposition libérale égyptienne, a été condamné à une peine de six mois de prison ferme le samedi 16 septembre. Cette sentence cruelle, qui lui a été infligée, le prive de facto de toute participation à la campagne électorale à venir. Un appel est prévu pour le 7 octobre, laissant un mince espoir de révision de la décision.

La veille de cette condamnation, le seul candidat déjà en campagne, Ahmed al-Tantawi, avait révélé que son téléphone était sous écoute depuis septembre 2021. Cette révélation a été faite après que le laboratoire Citizen Lab de l’Université de Toronto ait détecté la présence d’un logiciel espion sur son appareil.

Les charges qui pèsent contre Hicham Kassem sont sévères. Il a été condamné à « trois mois de prison ferme et 20 000 livres égyptiennes (environ 600 euros) d’amende » pour « diffamation » envers un ancien ministre, ainsi qu’à « trois mois de prison ferme pour outrage à agents » lors de son interrogatoire dans le cadre de la première affaire. Ces verdicts ont été rapportés par Gameela Ismaïl, une des cadres du Courant libre, la coalition d’opposition dirigée par Hicham Kassem. L’appel prévu pour le 7 octobre sera une lueur d’espoir pour les partisans de Kassem.

Hicham Kassem, âgé de 64 ans, est en détention depuis le 20 août et a entamé une grève de la faim pour protester contre sa privation de liberté. Selon Gameela Ismaïl, « Hicham Kassem dérangeait le régime depuis longtemps car il dénonçait notamment le rôle de l’armée dans l’économie égyptienne, en chute libre depuis des mois. »

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Face à cette répression croissante, le Courant libre a annoncé qu’il se réservait le droit à une « escalade » de ses actions. Ses membres discutent de la possibilité de geler leurs activités et de boycotter la présidentielle ou le dialogue national.

Pendant ce temps, Ahmed al-Tantawi, le candidat en lice, reste déterminé à poursuivre sa campagne malgré les pressions grandissantes. Il a déclaré que « ces derniers jours le rythme et la gravité des actions illégales et immorales entreprises par les forces de sécurité contre (sa) campagne se sont intensifiés. » Selon l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), au moins 35 membres de sa campagne ont été arrêtés en moins de trois semaines dans 13 provinces différentes.

L’Égypte, classée 135e sur 140 au classement mondial de l’État de droit du World Justice Project, compte des milliers de détenus politiques, ce qui soulève de graves préoccupations quant à la démocratie dans le pays.

Alors que le président Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir depuis qu’il a destitué l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, semble se préparer à une nouvelle candidature à la présidence, Le Caire a tenté de calmer l’opposition en lançant un « dialogue national » et en réactivant son comité des grâces présidentielles. Plusieurs figures de l’opposition ont été libérées ces derniers mois, mais les ONG soulignent que le comité des grâces présidentielles a permis la libération d’un millier de détenus d’opinion, tandis que trois fois plus ont été arrêtés sur la même période, mettant en lumière les défis persistants en matière de droits de l’homme et de libertés politiques en Égypte.

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Écrit : par Ousmane COLY

TAGS: #Égypte #Présidentielle2024 #Justice #K2mtv #Actualités

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